Les Jeux à l’Ecole
TEXTE DE JEAN HOUNIEU.

- Ecole de Siros.
Tout d’abord le Cache-Cache dont les règles sont universellement connues. Il y avait sur le mur de l’église qui bordait la cour de recréation une tâche sur le crépi qui était visible après la suppression d’une porte ou d’une fenêtre, c’est contre elle que se faisait la « clume. » Le « clumeur » appuyé contre le mur l’avant bras replié sur
les yeux devait compter jusqu’à vingt, temps mis à profit par les autres pour se cacher: il clumait. Le but du jeu était pour le joueur découvert, pour se racheter, de venir frapper la clume de la main avant son découvreur, sinon c’était à lui de clumer à son tour. Évidement le jeu était très sélectif: il fallait savoir compter jusqu’à vingt pour espérer se mélanger aux Grands. Peut-être était-ce là la principale motivation des petits pour apprendre la science des chiffres.
Autre jeu, les « barres. » Dans la cour de l’école il y avait six arbres plantés sur deux rangées, des tilleuls aux extrémités, un platane au milieu. Une ligne était tracée de la pointe de la galoche entre les tilleuls, c’était le camp de chacune des deux équipes rivales. A tour de rôle chaque joueur allait demander « barre » chez l’ennemi en choisissant celui qui courrait moins vite que lui. L’ennemi choisi, celui-ci tendait la main et l’assaillant la tapait à chaque syllabe en disant: barre de fer, barre de plomb. Parrrrrrr…tons. Cela donnait le signal du retour dans son équipe sans se faire rattraper par la meute libérée par le « ton » final. Si le malheureux était rattrapé, il était fait prisonnier. S’il était le premier, il mettait un pied sur la ligne adverse, jambes et bras écartés vers son camp dans l’attente d’une libération par ses camarades soit au retour d’une demande de barre soit lors d’une attaque par surprise, menée pendant un moment d’inattention. Mais si le « libérateur » se faisait prendre il allongeait la chaîne des prisonniers.
Il y avait aussi le jeu de la Buche sous le préau les jours de pluie. Une buche de cinquante centimètres était dressée, « pitée, » tous les enfants se tenaient par la main en une grande ronde, le jeu consistait à pousser un joueur sans le lâcher pour qu’il fasse tomber la quille et alors il était éliminé, et ainsi de suite jusqu’à la dernière paire, les deux plus grands qui disputaient la finale.
Autre jeu plus pacifique celui-là: les billes. Là on ne jouait qu’à deux ou trois en choisissant des partenaires de force à peu près égale ou plutôt d’adresse similaire. Le premier jeu était « au rond. » Un petit cercle était tracé sur le sol (la cour de recréation était en terre), chaque joueur mettait sa mise, deux ou trois billes. Avec son « boullard, » une bille fétiche qui « savait jouer, » le jeu consistait à pousser les billes hors du cercle qui devenaient propriété du tireur. Si par malheur le boullard
se trouvait prisonnier dans le rond, pour le libérer il fallait déposer une rançon de trois autres billes pour pouvoir continuer de jouer. Autre jeu, « la kusse » était une poursuite boullard contre boullard, chacun à son tour essayant de télescoper la bille de son adversaire, après le choc l’écart était mesuré en empan (distance entre le pouce et le majeur doigts écartés dite pan) entre les deux boules. Chaque empan valant un point ou une bille qui s’ajoutait au point du tir réussi. Souvent on en restait au décompte des points; le stock de billes disponible ne pouvant satisfaire les besoins. Mais attention, en tirant il ne fallait pas « chirer, » c’est à dire ne pas accompagner la bille en la lançant. On ne devait pas décoller la main du sol lors du tir. Autre jeu, la « clotte, » un petit trou de la taille d’une bille était fait dans le sol et de loin il fallait y loger le boullard. Le deuxième tir se faisait de l’endroit où s’était arrêté le premier avec la possibilité de « kusser » la boule de son adversaire pour l’éloigner.
Pour en finir avec les jeux il ne faut pas oublier les cours d’écriture pour les
mouches qui se donnaient par les plus grands élèves tandis que l’enseignant était occupé avec les petits dans le fond de la classe. En premier lieu il fallait attraper une mouche (il y en avait en profusion) en la happant d’une main experte au moment du décollage. L’insecte capturé était amputé d’une aile, toujours maintenu il était couvert d’encre projetée avec le porte plume et ensuite posé sur une feuille de papier blanche, relâché il commençait une courte carrière d’écrivain public.
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il y avait aussi le ballon prisonnier… votre site est très intéressant, la présentation animée de photos accroche aussi les plus jeunes.
avec tous mes encouragements !
M.jo