Aux Poilus de Siros…

POÈME DE LOULOU MANDÈRE.

Aux Poilus de Siros morts pour la France

 

Ils partirent confiants, un matin pour la guerre.

Dans des trains décorés de rubans et de fleurs

Et tous pensaient très fort, ce sera la dernière,

La France connaîtra l’ivresse du vainqueur.

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Mais le sort fut cruel et dure la bataille,

Des milliers de poilus moururent au combat

Fauchés par les obus, tombés sous la mitraille ;

A Siros, comme ailleurs, souvent sonna le glas.

 

Ils s’appelaient Cassou, Laborde ou bien Campagne,

Lapabe, lui aussi, fit partie du convoi.

Ils moururent très loin de leurs chères montagnes,

Peut-être en les chantant comme on chante un envoi.

 

Campagne ne fut pas, pour raisons familiales,

Envoyé vers le front mais dans un arsenal.

Il fut intoxiqué par les vapeurs létales

Des gaz qu’il respirait et mourut de ce mal.

 

Cassou ne connaissait que Siros de la France,

Il mourut loin pourtant du tic-tac du moulin

Qui berça les beaux jours de sa plus tendre enfance

Et c’est pour la Patrie qu’il périt un matin.

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Laborde s’effondra aux premières rafales,

Lors d’un assaut sanglant non loin de Domrémy.

On sait qu’il fut, au cou, touché par une balle

Et son corps git là-bas, à jamais endormi.

 

Lapabe disparut au front des Dardanelles.

On ne sait rien de lui, a-t-on trouvé son corps ?

Fut-il fauché soudain par la balle mortelle ?

Son nom est aujourd’hui sur la stèle des morts.

 

Leurs noms furent gravés sur la pierre de marbre

Pour toujours magnifier leur glorieux destin.

La chute d’un soldat, c’est la chute d’un arbre

Et leur vie s’arrêta sur le bord du chemin.

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Où êtes-vous gisant, dans quelle sépulture

Dormez-vous à jamais dans l’éternelle nuit ?

Dans les plaines meurtries ont repris les cultures

Et le sang s’est mêlé aux graines de la vie.

                 

24 avril 2014